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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/327

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soluble — la force de l’attraction. Elles ont beau persister dans leur égoïsme — il est démenti par l’attrait invincible qui les pousse l’une vers l’autre, — manifestation primordiale de l’altruisme cosmique. L’âme du monde atteint sa première réalisation comme unité universelle et fête sa première union avec la Sagesse divine. Mais, excitée par le Verbe créateur, elle aspire à une unité plus parfaite ; et dans cette aspiration elle se dégage de la masse pondérable et transforme sa puissance en une nouvelle matière subtilisée et raréfiée qu’on appelle éther. Le Verbe s’empare de cette matière idéalisée, comme du propre véhicule de son action formatrice ; projette des fluides impondérables dans toutes les parties de l’univers ; enveloppe tous les membres du corps cosmique d’un réseau éthéré ; manifeste les différences relatives de ces parties, les met dans des rapports déterminés et crée ainsi une seconde unité cosmique plus parfaite et plus idéale — l’unité dynamique réalisée par la lumière, l’électricité et tous les autres impondérables, qui ne sont que des modifications ou des transformations d’un seul et même agent. Le caractère de cet agent est le pur altruisme, c’est une expansion illimitée, un acte continuel de se donner. Si parfaite que soit en elle-même l’unité dynamique du monde, elle ne fait qu’envelopper la masse matérielle dans toutes ses parties, mais elle ne s’en empare pas intérieurement, ne les pénètre pas jus-