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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/329

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plantes, sort pour la première fois d’elle-même à la rencontre des influences célestes, puis se sépare de soi-même dans le mouvement libre des quadrupèdes et s’élève audessus de soi-même dans le vol aérien des oiseaux, — la terre, après avoir répandu son âme vivante dans les espèces innombrables de la vie végétale et animale, — se concentre enfin, rentre en soi et revêt la forme qui lui permet de rencontrer Dieu face à face et de recevoir directement de lui le souffle de la vie spirituelle. Ici la terre connaît le ciel et est connue de lui. Ici les deux termes de la création, le divin et l’extra-divin, le supérieur et l’inférieur deviennent réellement un, s’unissent actuellement et jouissent de cette union. Car on ne peut se connaître véritablement que par une union réelle, la connaissance parfaite devant être réalisée, et l’union réelle devant être idéalisée pour devenir parfaite. C’est pour cela que l’union par excellence, celle des sexes, est appelée connaissance par la Bible. La Sagesse éternelle, qui est en principe l’unité de tout, et entièrement l’unité des opposés, — unité libre et réciproque — trouve enfin un sujet dans lequel et par lequel elle peut se réaliser complètement. Elle le trouve et se réjouit. Ma joie, dit-elle, ma joie par excellence est dans les fils de l’Homme.