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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/334

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humaine : ce n’est que pour la réaliser actu qu’il doit 1° se dédoubler ou objectiver son côté matériel dans la personnalité féminine, et 2° se multiplier ou objectiver l’universalité de son être rationnel dans une pluralité d’existences individuelles, organiquement liées ensemble et formant un tout solidaire — la société humaine. La femme n’étant que le complément de l’homme, et la société n’étant que son extension ou sa manifestation totale, il n’y a au fond qu’un seul être humain. Et sa réunion avec Dieu, quoique nécessairement triple, ne constitue cependant qu’un seul être divino-humain, — la Σοφία incarnée, dont la manifestation centrale et parfaitement personnelle est Jésus-Christ ; le complément féminin — la Sainte Vierge et l’extension universelle — l’Église. La Sainte Vierge est unie à Dieu d’une union purement réceptive et passive ; elle a engendré le second Adam, comme la terre a engendré le premier — en s’anéantissant dans l’humilité parfaite ; il n’y a donc pas ici de réciprocité ou de coopération proprement dite. Et quant à l’Église, elle n’est pas unie à Dieu immédiatement, mais par l’incarnation du Christ dont elle est la continuation. C’est donc le Christ seul qui est vraiment l’Homme-Dieu, l’homme immédiatement et réciproquement (activement) uni à Dieu.

C’est en contemplant dans sa pensée éternelle la Sainte Vierge, le Christ et l’Église, que Dieu