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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/333

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ment représentée par l’homme individuel (les deux sexes) ; l’état social ne saurait rien y ajouter ; mais il est absolument nécessaire pour l’extension et le développement de l’existence humaine, pour la réalisation actuelle de tout ce qui est potentiâ contenu dans l’individu humain. Ce n’est que par la société que l’homme peut atteindre son but définitif — l’intégration universelle de toute existence extra-divine. Mais l’humanité naturelle (homme, femme et société), telle qu’elle résulte du processus cosmogonique, ne contient en soi que la possibilité d’une telle intégration. La raison et la conscience de l’homme, le cœur et l’instinct de la femme, enfin la loi de la solidarité ou de l’altruisme qui forme la base de toute société — ne sont qu’une préfiguration de la véritable unité divino-humaine, un germe qui doit encore pousser, fleurir et porter son fruit. Le développement successif de ce germe s’accomplit par le processus de l’histoire universelle ; et le triple fruit qu’il porte est : la femme parfaite, ou la nature divinisée, l’homme parfait ou l’homme-Dieu, et la société parfaite de Dieu avec les hommes — incarnation définitive de la Sagesse éternelle.

L’unité essentielle de l’être humain dans l’homme, la femme et la société, détermine l’unité indivisible de l’incarnation divine dans l’humanité. L’homme proprement dit (l’individu masculin) contient déjà en soi, in potentiâ, toute l’essence