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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/369

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le vœu que tous les Israélites pussent recevoir le don de prophétie. De même David, le roi théocratique par excellence, fut le restaurateur et le défenseur du sacerdoce. Il ne faisait rien sans consulter l’oracle infaillible (des Urim et Thummim) attaché au pontificat suprême ; et en même temps, quoique prophète lui-même par le don individuel, il s’inclinait devant l’autorité morale du prophétisme public. L’histoire théocratique de l’Ancien Testament atteint son point culminant — la différenciation achevée et l’accord parfait des trois pouvoirs — quand, vers la fin du règne de David, le fils de celui-ci, Salomon, est élevé au trône et sacré roi par le grand-prêtre Tsadok et le prophète Nathan. Et quand, après les chutes et les défaillances des rois de Juda et de leurs rivaux d’Éphraïm, l’élite du peuple, corrigée par la ruine de Samarie et de Jérusalem, par la captivité de Ninive et de Babylone, revint dans la terre sainte pour rétablir sous la protection perse la société de Jahvé, — nous voyons le prophète Zacharie insister sur la formule trinitaire de la théocratie rétablie, sur la solidarité et l’harmonie entre le sacerdoce dans la personne de Josué, fils de Joasédek, et la principauté temporelle dans la personne de Zérubabel, fils de Sealthiel, — deux pouvoirs dont lui, le prophète, était le lien vivant et le conciliateur inspiré.

Les fils d’Israël n’ont jamais oublié que la société est le corps de l’Homme parfait, et que celui-ci est