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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/388

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CHAPITRE XI.


ROYAUTÉ ET FILIATION. — PROPHÉTISME. — LES TROIS SACREMENTS DES DROITS DE L’HOMME.


Si la papauté, à l’image de la paternité divine, doit engendrer un second pouvoir social, ce n’est pas celui des évêques, qui sont pères eux-mêmes, mais un pouvoir essentiellement filial, dont le représentant n’est nullement père spirituel et, à aucun degré ; comme dans la Trinité le Fils éternel est absolument Fils et ne possède la paternité en aucun sens. Le second pouvoir messianique est la Royauté chrétienne. Le prince chrétien, roi, empereur ou autre, est par excellence le Fils spirituel du pontife suprême. Si l’unité de l’État se concentre et se réalise dans le pontife suprême, et s’il y a un rapport de filiation entre l’État chrétien comme tel et l’Église, ce rapport doit exister réellement et pour ainsi dire hypostatiquement entre le chef de l’État et le chef de l’Église. Il appartient à la science historique d’examiner dans le passé et à la politique opportuniste de déterminer pour le moment présent les