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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/50

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ciles sous le nom bizarre de quini-sexte. Le but de ces fraudes absurdes ressortait clairement de certains canons publiés par les pères du Trullanum, qui condamnaient plusieurs usages disciplinaires et rituels de l’Église romaine. C’était là une justification anticipée du schisme ; et si celui-ci ne se produisit pas alors déjà, deux siècles avant Photius, ce fut grâce à l’empereur iconoclaste Léon l’Isaurien, qui vint bientôt embrouiller les plans artificieux des orthodoxes anticatholiques.

Ce fut la plus violente, mais aussi la dernière, des hérésies impériales. Avec elle toutes les négations indirectes et masquées de l’idée chrétienne étaient épuisées. Après la condamnation des iconoclastes, le dogme orthodoxe fondamental (l’union parfaite du créateur et de la créature) était déterminé dans toutes ses parties et devenait un fait accompli. Mais le septième concile œcuménique (en 787), qui a achevé cette œuvre, avait été réuni sous les auspices du pape Adrien I et avait accepté comme norme de ses décisions une épître dogmatique de ce pontife. C’était encore un triomphe de la papauté ; ce ne pouvait donc pas être « le triomphe de l’Orthodoxie ». Ce dernier fut remis à un demi-siècle quand, après une réaction iconoclaste comparativement faible (celle de la dynastie arménienne), le parti des orthodoxes anticatholiques réussit enfin, en 842, à vaincre sans le secours du pape