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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/68

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je suis venu ici pour rebâtir le principal sanctuaire du pays, qui avait été détruit par un tremblement de terre. L’œuvre est commencée : j’ai tracé le plan général, le terrain est déblayé et les fondements posés. Vous me remplacerez durant mon absence. Je reviendrai certainement, mais je ne saurais vous dire — quand. Travaillez donc comme si vous deviez faire toute la besogne sans moi. C’est maintenant qu’il faudra appliquer les enseignements que je vous ai donnés. J’ai confiance en vous et je ne vous impose pas tous les détails de l’œuvre. Gardez seulement les règles de notre art. Du reste je vous laisse les fondements inébranlables du Temple, posés par moi, et le plan général que j’ai tracé : cela vous suffira si vous êtes fidèles à votre devoir. Et moi-même je ne vous abandonne pas : en esprit et en pensée je serai toujours avec vous. » Et il les mena à l’emplacement de la nouvelle église, leur montra les fondements et leur transmit le plan. — Après son départ, les disciples travaillèrent de commun accord ; et un tiers à peu près du bâtiment fut bientôt élevé. L’œuvre étant très grande et extrêmement compliquée, les premiers compagnons ne suffirent pas et il fallut en admettre de nouveaux. Une contestation grave ne tarda pas à se produire entre les principaux chefs des travaux. Il s’en trouva qui prétendirent que des deux choses léguées par le maître absent, — les fondements