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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/69

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de l’édifice et le plan général. — ce dernier seul était important et obligatoire, tandis que rien n’empêchait d’abandonner les fondements posés et de bâtir sur un autre emplacement. Combattus avec énergie par le reste de leurs collègues, ces gens allèrent, dans la chaleur de la querelle, jusqu’à affirmer (contrairement à leur propre sentiment maintes fois manifesté), que le maître n’a jamais ni posé ni indiqué les fondements du Temple ; que ce n’était là qu’une invention de leurs adversaires. Quant à ceux-ci, il y en eut plusieurs qui, à force de défendre l’importance des fondements, tombèrent dans un autre extrême et affirmèrent que la seule chose vraiment sérieuse dans toute l’œuvre était la base de l’édifice posée par le maître ; que leur tâche à eux consistait uniquement à garder, à réparer et à fortifier la partie déjà existante de l’édifice, sans penser à l’achever tout entier, car — disaient-ils — l’accomplissement de l’œuvre est réservée exclusivement au maître lui-même pour l’époque de son retour. — Les extrêmes se touchent et les deux partis opposés se trouvèrent bientôt d’accord sur ce point : qu’il ne fallait pas achever l’édifice. Seulement le parti qui tenait à conserver en bon état les fondements et la nef inachevée s’adonnait, à cet effet, à beaucoup de travaux secondaires et déployait une énergie infatigable, tandis que le parti qui croyait pouvoir se passer de la base unique