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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/70

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du Temple, après de vains efforts pour bâtir sur un autre emplacement, déclara qu’il ne fallait faire rien du tout : l’essentiel dans l’art de l’architecture, selon eux, c’était la théorie, la contemplation de ses modèles et la méditation sur ses règles et non pas l’exécution d’un plan déterminé ; et si le maître leur avait laissé son plan du Temple, ce n’était nullement dans le but de les faire travailler en commun à sa construction réelle, mais uniquement pour que chacun d’eux, en étudiant ce plan parfait, pût devenir pour sa part un architecte accompli. Et là-dessus les plus zélés d’entre eux consacrèrent leur vie à méditer sur le projet du Temple idéal, à apprendre et à réciter par cœur tous les jours les explications de ce projet, faites par quelques-uns des anciens compagnons, d’après les paroles du maître. Mais la majorité se contentait de penser au Temple un jour par semaine, et tout le reste du temps chacun vaquait à ses affaires.

Il se trouva cependant parmi ces ouvriers séparatistes quelques-uns qui, en étudiant le plan du maître et ses explications authentiques, y aperçurent des indications précises, desquelles il résultait que la base du Temple était réellement posée et ne pouvait jamais être changée ; ils tombèrent entre autres sur cette parole du grand architecte : « Voici les fondements inébranlables que j’ai posés