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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/108

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Varvara Afanasiévna à Mme P

Pétersbourg, 1er novembre 1872.

Ma très honorée bienfaitrice,

Enfin ! l’Académie nous a ouvert aujourd’hui ses portes, les cours ont été inaugurés, et j’ai le bonheur d’être au nombre des élues. Ce n’a pas été sans peine et sans inquiétudes. Par quelles transes moi et bien d’autres avons passé depuis trois mois ! Toute sorte de bruits contradictoires couraient dans notre petit monde. Tantôt on parlait du refus de l’autorisation suprême, tantôt on nous menaçait de l’opposition de tel ou tel professeur. Personne ne savait au juste quel était le programme de l’examen d’entrée, mais on s’accordait à prédire que cet examen serait d’une sévérité extrême, pour décourager nos aspirations prématurées. Il y avait, assurait-on, plus de quatre cents