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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/110

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fondons, en refusant de la prendre au sérieux. Mais nous la ferons vivre en dépit de tout, cette œuvre sacrée !

Malgré la facilité ridicule de l’examen, quelques candidates ont été évincées. Les malheureuses pleuraient à chaudes larmes et suppliaient les professeurs, en parlant de leur vie perdue. Devant ces désespoirs tragiques, on a consenti à dépasser le chiffre fixé de soixante-dix étudiantes ; on en a admis quatre-vingt-six, qui se sont présentées ce matin à la leçon d’ouverture.

Vous n’imaginez pas quel public varié c’était, de toute classe, de tout âge, de toute provenance. Il y a des veuves, des femmes mariées, des jeunes filles ; l’une n’a que dix-sept ans. Quelques-unes de mes compagnes sont venues des parties les plus lointaines de l’empire, du Caucase, de la Sibérie. Toutes les classes sont représentées, mais