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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/215

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ni âge, ni sexe. Ce qui m’intrigua davantage, c’est qu’il me sembla bientôt retrouver dans la taille, la démarche et les façons de mon compagnon de promenade des souvenirs très familiers ; mais ces souvenirs étaient d’autant moins faciles à préciser qu’ils se rapportaient dans ma mémoire à deux personnes évidemment fort différentes ; sans pouvoir mettre des noms sur ces vagues analogies, j’étais sûr d’avoir connu à quelqu’un de mes intimes cette silhouette, à quelque autre ce port de taille et cette démarche. Très perplexe, je m’arrêtai sous la lampe pour y attendre le passage du promeneur. Dans l’espace éclairé, deux petits pieds de femme entrèrent, sortant d’un long manteau d’homme ; mes yeux s’arrêtèrent sur ce manteau : c’était le mien, ma vieille pelisse de renard !

On devine le monde de pensées désordonnées