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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/237

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ska témoignèrent d’une véritable hostilité vis-à-vis de moi. Elle ne m’adressait presque plus la parole, et il fallait tout mon aveuglement pour ne pas souffrir d’une attitude que je devais attribuer au dédain inspiré par mon dérangement d’esprit. Seul, le vieux comte, étranger à mes folies, m’accueillait avec la cordialité traditionnelle dans nos provinces, et me pressait de revenir abréger dans sa société les longs loisirs de l’hiver.

Je revins, en effet, bien que sentant ma présence odieuse, je revins pour les fêtes de Noël, bourrelé par ma passion. Cette fois encore, la polonaise était absente ; mais je ne fus pas peu surpris de trouver la comtesse frileusement pelotonnée dans notre pelisse. Toute sa bonne humeur semblait revenue, et elle me reçut le sourire aux lèvres.