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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/238

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— Ma foi, mon cher voisin, j’en suis bien fâchée pour vos habitudes ; mais mon médecin ne me trouve pas bien, et, par le froid qu’il fait, il m’ordonne de porter quelques fourrures dans les salles glacées de notre vieille masure. Vous ne voulez pas ma mort, sans doute ; car, je vous en préviens, je ne vous léguerai pas mon manteau. Résignez-vous donc à le contempler sur moi. Je regrette que ma grossière personne dérange les plis drapés sur mon sosie idéal. Tâchez de vous y accoutumer.

— Hélas ! Madame, vous me privez de bien douces et bien innocentes caresses.

— Oh ! je sais que sur moi le manteau magique perd toute sa vertu ! Tant mieux, vous guérirez ; sinon… sinon, à vous de trouver un compromis.

Manteau magique, en effet. Depuis que mon hôtesse l’avait revêtu, il me semblait qu’