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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/48

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l’horloge à la porte. Par ses brèves réponses, on pouvait deviner ce qui se passait dans sa tête. De tous les éléments du procès, de toutes les explications de l’avocat, un seul fait était compréhensible pour ce cerveau obtus et le possédait tout entier, avec la ténacité de l’idée fixe : un mot de son cousin Anton Pétrovitch pouvait la sauver, et elle ne pouvait être sauvée que si Anton entrait par cette porte, dans ce moment, et disait ce mot. Ils affirmaient tous qu’Anton était perdu sur des mers lointaines ; n’importe, puisque lui seul était le salut, il fallait qu’il comparût, la justice de Dieu devait faire cela pour elle. Quelques jours auparavant, l’avocat avait encore écrit à Odessa, on avait répondu que des bateaux étaient signalés ; peut-être le sien, peut-être qu’il était en route pour venir, qu’il allait entrer. On sentait la pauvre femme toute cramponnée à