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Page:Vogüé - Cœurs russes, 1893.djvu/68

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sans pain, presque sans eau, continuellement sur la brèche ; quand les troupes du général Tergoukassof, reprenant leur mouvement offensif, parvinrent à dégager Bayazed le 28 juin, ce qui restait de la garnison était tellement affaibli que les hommes pouvaient à peine porter leurs fusils.

— Oui, reprit mon hôte, Pétrouchka, fifre au régiment d’Érivan, fut un des héros obscurs qui nous aidèrent à défendre cette bicoque contre toute une armée ; non seulement il y a versé de son sang et ramassé des blessures dont il souffre encore : cela, beaucoup d’autres l’ont fait ; mais il y eut une minute où ce bonhomme, bien à son insu peut-être, décida du sort de la place. La chose vaut la peine d’être contée.

Ah ! imprudent, vous ne saviez pas à quoi vous vous exposiez en venant relancer dans ses bois un ermite bavard, qui vit tourné