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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/137

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Mon héros est compatissant,
Et mon héros tient ses promesses,
Car sachez que, lorsqu’il était
Dans cet âge où l’homme est frivole,
D’être un grand homme il promettait,
Et qu’il a tenu sa parole.

C’est ainsi que tout le monde, en me parlant de Votre Majesté, adoucit un peu mon chagrin de n’être plus auprès d’elle. Mais, sire, prendrez-vous toujours des villes, et serai-je toujours à la suite d’un procès ? N’y aura-t-il pas, cet été, quelques jours heureux où je pourrai faire ma cour à Votre Majesté, etc. ?


1510. — DE JORE.
Paris, le 3 juin 1742.

J’ai reçu, monsieur, les trois cents livres que vous avez eu la bonté de me faire donner. Cette nouvelle manière de vous venger d’un homme infortuné, dont le plus grand malheur a été de s’oublier avec vous, et qui en est au désespoir depuis si longtemps, ne sortira jamais de mon cœur. Vos bontés augmentent le sincère repentir que j’en ai ; elles m’étonnent, elles m’inspirent le respect et l’attachement le plus tendre. Il faut que ceux qui m’avaient séduit soient des monstres. Ils ne vous connaissent pas comme je vous connais. Ma vie doit être employée à vous marquer mon dévouement. Je n’ai point de termes pour vous dire ce que vous m’inspirez. Permettez-moi seulement de me présenter devant vous, et de venir vous remercier. C’est la grâce que je vous prie d’ajouter à vos générosités.

Je suis avec respect et la plus tendre reconnaissance, monsieur, votre très-humble, etc.

Jore.

1501 — À M. L’ABBÉ DU RESNEL[1].
Ce mercredi …

Je suis encore obligé, monsieur, de prendre la liberté de vous représenter qu’il n’est pas vrai que M. l’abbé Dubos soit le seul qui ait bien connu les nations étrangères dont il a parlé car, sans compter Davila, Bentivoglio, Paul Diacre, et tant d’autres, la gloire de la France ne peut permettre qu’on fasse cette injure à M. Rapin de Thoiras. Le sentiment d’un jacobite emporté et peu estimé, tel qu’était l’évêque Atterbury, ne pourra

  1. Éditeurs, de Cayrol et François. — Le discours de du Resnel et la réponse du duc de Richelieu, qui font le sujet de cette lettre, furent prononcés à l’Académie le 30 juin, quelques mois après la mort de l’abbé Dubos.