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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/28

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à résoudre, et je ne crois pas que je sois prophète dans mon pays comme il l’a été dans le sien. Mais, si vous m’aimez toujours, je serai plus que prophète, comme dit l’autre[1]. C’est l’opinion que j’ai de votre extrême indulgence qui me fait hasarder ces quatre volumes par le coche de Bruxelles. C’est à vous maintenant, mon cher ami, à vous servir de votre crédit, et à faire quelque brigue à la cour pour pouvoir retirer de la douane ce paquet, qui pèse environ deux livres. Une de vos conversations avec Mme du Deffant vaut mieux que tout ce qui est à la chambre syndicale des libraires.

Mme du Châtelet vous fait mille compliments. Elle sait ce que vous valez, tout comme Mme du Deffant. Ce sont deux femmes bien aimables que ces deux femmes-là Adieu, mon cher ami.


1416. — À : M. WARMHOLTZ[2].
À Bruxelles, 12 mars.

Permettez-moi, monsieur, de vous faire ressouvenir de la promesse que vous avez bien voulu me faire ma reconnaissance sera aussi vive que vos bons offices me sont précieux. Vous savez à quel point j’aime la vérité, et que je n’ai ni d’autre but ni d’autre intérêt que de la connaître. Il ne vous en coûtera pas quatre jours de travail de mettre quelques notes sur les pages blanches. Cette histoire vous est présente vous savez en quoi M. Nordberg diffère de moi. Marquez-moi, je vous en conjure, les endroits où je me suis trompé, et procurez-moi le plaisir de me corriger.

J’ai l’honneur d’être, etc.


1417. — À M. DE MAIRAN.
À Bruxelles, ce 12 mars.

Des savants digne secrétaire[3],
Vous qui savez instruire et plaire,
Pardonnez à mes vains efforts.
J’ai parlé des forces des corps,

  1. Saint Matthieu, viii, 17, et xi, 9 ; saint-Luc, vii, 26, ont employé l’expression plus quam prophetam.
  2. Warmholtz (Charles-Gustave), né en Suède en 1710, mort en 1784, a traduit en français l’Histoire de Charles XII, par Nordberg.
  3. Dortous de Mairan avait remplacé Fontenelle, en 1740, comme secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences.