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vos yeux[1] ; je crains de dire trop ou trop peu, et de ne pas m’ajuster. Je compte venir demain à Versailles me mettre au rang de vos secrétaires.

En vous remerciant, monseigneur, de la bonté que vous avez pour le plus pacifique des humains, et celui qui vous est dévoué avec le plus de tendresse.


1711. — À M. DE CIDEVILLE.
À Paris, ce 10 avril.

Vos vers, mon charmant ami, me paraissent, à très-peu de chose près, mériter ce que vous dites de moi. Il ne leur manque rien. Si je ne souffrais pas, et si ma colique, que vous suspendez, mais qui revient, me laissait autant de liberté dans l’esprit que vous m’inspirez de sentiments, je vous enverrais quatre fois plus de vers ; mais ils ne seraient pas si bons que les vôtres.

En vous remerciant tendrement, mon très-cher ami, celui de la vertu et des Muses, homme fait pour être le charme de la société. Votre ami souffrant vous embrasse de tout son cœur.

Voltaire.

1712. — À M. DE CIDEVILLE.
Ce 12 avril.

Je suis si vain, mon charmant ami, que je veux que votre ouvrage soit parfait. Pardonnez à cet excès d’amour-propre, et à celui de ma tendre amitié pour vous,

Si quosdam egregio reprehendo in corpore nævos.

Soyez le juge de ma petite critique. Il me semble qu’en un quart d’heure vous pouvez donner la dernière main à ce petit ouvrage excellent en son genre, et qui éternisera l’amitié qui fait mon bonheur. V.


1713. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
Le 16 avril.

Je cours à Châlons avec Mme du Châtelet pour assister à la petite vérole de son fils car c’est tout ce qu’on peut y faire ; on

  1. La Lettre du roi à la Czarine, rédigée par Voltaire à la demande du marquis d’Argenson, et imprimée tome II des Mélanges, page 197.