Aller au contenu

Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Est-ce assez parler de deux médailles ? Non vraiment, monseigneur il faut que je réussisse dans ma négociation, car elle va plus loin que vous ne pensez, et vous n’êtes pas au bout.

Le grand point est donc que M. l’abbé de Canillac ne souffle pas la négociation à l’abbé de Tolignan, parce qu’alors il se pourrait faire que tout échouât. Je vous supplie donc d’écrire tout simplement à votre ministre romain[1] que le poids de marc ne fait rien à ces médailles, qu’il vous fera plaisir de me protéger dans l’occasion, que l’abbé de Tolignan étant mon ami depuis longtemps, il n’est pas étonnant qu’il m’ait servi, et que vous le priez d’aider l’abbé de Tolignan dans cette affaire, etc., etc., etc.

Moyennant ce tour très-simple et très-vrai, il n’y aura point de tracasserie ; j’aurai mes médailles tout le monde sera content, et je vous aurai la plus grande obligation du monde.

Pardonnez-moi. Comment peut-on écrire quatre pages sur ces balivernes ! Cela est honteux.

P. S. À force de bonté, vous devenez mon bureau d’adresse. Pardon, monseigneur ; mais la princesse de Suède est plus jolie que le pape ; elle m’a envoyé son portrait, et je n’ai pas encore celui du saint-père ; ainsi permettez que je mette sous votre protection cet énorme paquet, en attendant que j’aie l’honneur de vous en dépêcher d’autres pour la famille.

Prenez la citadelle[2], prenez-en cent, et revenez l’arbitre de la paix.


1732. — À M. DE CIDEVILLE.
À Paris, ce 31 mai.

Le comte de Saxe m’a remercié, et je vous remercie, mon cher ami. Vous me louez mieux que je ne le loue ; mais je ne me porte guère mieux que lui.

Sans doute je corrige mon ouvrage, et je le corrigerai. Je voudrais pouvoir le rendre digne, et du roi, qui l’a honoré de son approbation, et de ma patrie, à la gloire de laquelle il est consacré, et de votre amitié.

  1. L’abbé de Canillac ; voyez page 358.
  2. La citadelle de Tournai. Elle capitula le 19 juin suivant.