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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/387

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bon diable et d’un homme qui sait à peu près ce que tout cela vaut. Je vous remercie de ces deux faces de pontife du meilleur de mon cœur ; je crois que, sans vous, ces deux visages-là, qu’on m’envoyait, se seraient en allés en brouet d’andouille. L’abbé de Tolignan, le cardinal Aquaviva, l’abbé de Canillac, ne se seraient point entendus pour me faire avoir les bénédictions papales, si vous n’aviez eu la bonté d’écrire. Vous devriez bien dire au roi très-chrétien combien je suis un sujet très-chrétien.

Quand aurez-vous pris Ostende[1] ? Quand aurez-vous fait un empereur ? Quand aurez-vous la paix ? Je n’en sais rien mais j’espère vous faire ma cour en octobre, pénétré de vos bontés.


1752. — À BENOIT XIV, PAPE[2].
Parigi, 17 agosto.

Beatissimo Padre, ho ricevuto coi sensi della più profonda venerazione, e della gratitudine la più viva, i sacri medaglioni de’quali Vostra Santità s’è degnata onorarmi. Sono degni del bel secolo dei Trajani ed Antonini ; ed è ben giusto che un sovrano amatore riverito al par di loro, abbia le sue medaglie perfettamente come le loro lavorate. Teneva e riveriva io nel mio gabinetto una stampa di Vostra Beatitudine, sotto la quale ho preso l’ardire di scrivere :


Lambertinus hic est, Romæ decus et pater orbis,
Qui scriptis mundum docuit[3], virtutibus ornat.

Questa inscrizione, che almeno è giusta, fu il frutto della lettura che avevo fatta del libro con cui Vostra Beatitudine ha illustrata la Chiesa e la letteratura ; ed ammiravo come il nobil fiume di tanta erudizione non fosse stato turbato dal tanto turbine degli affari.

  1. Cette ville se rendit à Lowendal le 23 août 1745.
  2. Prosper Lambertini, né le 13 mars 1675, fut nommé évêque en 1727, et cardinal en 1728. Élu pape, malgré les intrigues du cardinal de Tencin, le 17 auguste 1740, il prit alors le nom de Benoît XIV, et choisit ses ministres entre les hommes les plus éclairés et les plus vertueux, tels que les cardinaux Silvio Valenti, Passionei, et Querini, avec lesquels Voltaire fut en correspondance. Ce pontife, qui joignait à une grande gaieté d’esprit beaucoup d’austérité dans ses mœurs, mourut le 3 mai 1758. Ce fut aussi le 17 auguste 1745, jour anniversaire de l’exaltation de Benoît XIV, que Voltaire lui dédia la tragédie de Mahomet. (Cl.) — Il faut voir en tête de la tragédie de Mahomet (tome III du Théâtre, p. 101-105), la lettre de Voltaire à Benoît XIV (17 août 1745), la réponse de Benoît XIV (19 septembre 1745), et la lettre de remerciement de Voltaire.
  3. Var. Edocuit, dans les lettres de Mme de Grat1igny.