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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/388

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Mi sia lecito, Beatissimo Padre, di porgere i miei voti con tutta la cristianità, e di domandare al cielo che Vostra Santità sia tardissimamente ricevuta tra que’ santi dei quali ella, con si gran fatica e successo, ha investigato la canonizzazione[1].

Mi conceda di baciare umilissimamente i sacri suoi piedi, e di domandarle, col più profondo rispetto, la sua benedizione.

Di Vostra Beatitudine il divotissimo, umilissimo ed obbligatissimo servitore[2].

Voltaire.

1753. — À MONSIGNOR LEPROTTI,
archidiacre pontifical[3].
Parigi, 17 agosto.

Illustrissimo signore, mi pare che un poema nel quale si tratta di strage, di macello, e di sterminio, non sia per essere presentato a Vostra Eccellenza, tutta impiegata a conservare la vita degli uomini, la quale i lupi chiamati heroi sono tanto zelanti di struggere ; ma si ricordi che Virgilio amava il Musa quel’ insigne medico d’Augusto. Non sono un Virgilio, ma siete quello Musa che cura la vita d’un Augusto, e d’un Auguste che non fece

  1. Benoît XIV a composé un Traité de la Béatification et de la Canonisation. (Cl.)
  2. Traduction : Très-bien heureux Père, j’ai reçu avec les sentiments de la plus profonde vénération et de la gratitude la plus vive les sacrés médaillons dont Votre Sainteté a daigné m’honorer. Ils sont dignes du beau siècle des Trajans et des Antonins, et il est bien juste qu’un souverain amateur, révéré à l’égal de ces empereurs, ait ses médailles comme les leurs, parfaitement travaillées. J’avais et je révérais dans mon cabinet une estampe de Votre Béatitude sous laquelle j’ai pris la hardiesse d’écrire
    Lambertinus hic est, etc.
    Cette inscription, qui au moins est juste, fut le fruit de la lecture que j’avais faite du livre par lequel Votre Béatitude a illustré l’Église et la littérature ; j’avais admiré comment le noble fleuve d’une si grande érudition n’avait pu être troublé par un tel tourbillon d’affaires. Qu’il me soit permis, très-bienheureux Père, de présenter mes vœux avec toute la chrétienté, et de demander au ciel que Votre Sainteté soit très-tardivement reçue parmi ces saints dont elle a, avec beaucoup de fatigue, mais aussi avec beaucoup de succès, poursuivi la canonisation. Que j’aie la grâce de baiser très-humblement ses sacrés pieds, et de lui demander avec le plus profond respect sa bénédiction. De Votre Béatitude le très-dévoué, très-humble et très-obligé serviteur.
  3. Cette lettre a été communiquée par M. Cerrotti, bibliothécaire du palais Corsini, au journal le Courrier d’Italie, qui l’a autographiée dans son numéro du 2 juin 1778, lequel nous a été adressé par M. J. Blanc, libraire à Rome. Mgr Leprotti était le médecin de Benoit XIV.