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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/448

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1818. — À M. LE MARQUIS D’ARGENSON,
ministre des affaires étrangères.
À Paris, le 16 mai.

Voici, monseigneur, ma bavarderie académique. Je fourre partout mes vœux pour la paix[1]. On dit que je suis bon citoyen ; comment ne le serais-je pas ? il y a quarante ans que je vous aime.

Allez, si vous voulez, à Rotterdam ; mais revenez à Paris avec des branches d’olivier, et vous entendrez des hosanna in excelsis. Permettez que je mette dans votre paquet un imprimé pour M. l’abbé de La Ville, et un pour M. Charlier votre hôte, et hôte très-aimable.

Je ne sais pas comment sont les actions d’Angleterre, mais je garde les miennes. Fais-je bien, mon maître ? J’ai tant de confiance aux grandes actions du roi ! Mon Dieu, que je vous aimerai si vous faites tout ce que vous avez tant d’envie de faire !

Voilà M. l’évêque de Bazas mort ; cette place conviendrait-elle à M. l’abbé de La Ville[2] ? On en a déjà parlé dans l’Académie ; mais il faudrait écrire, et faire agir des amis. Gardez-moi le secret.


1819. — À MADAME LA COMTESSE DE VERTEILLAC[3].
À Paris, ce 21 mai.

Je n’ai entendu parler, madame, ni de M. le marquis Scipion Maffei, ni de sa Mérope[4]. Je viendrai recevoir vos ordres dès que ma santé me permettra de sortir. Il y a longtemps que vous savez quelle est mon ambition de vous faire ma cour. Cette passion a été jusqu’ici malheureuse, mais je me flatte qu’enfin la persévérance sera récompensée.

J’ai l’honneur, etc.

Voltaire.
  1. Voyez la fin de son Discours de réception, tome XXIII, page 217.
  2. L’abbé de La Ville l’eut en effet.
  3. Marie-Magdelène-Angélique de La Brousse, comtesse de Verteillac, ou Vertillac, morte le 21 octobre 1751.
  4. Quand, vers la fin de 1745, l’ambassadeur de Venise (il signor Tron, nipote di Querini) passa par Vérone pour se rendre en France, Maffei le chargea de remettre à Voltaire un paquet contenant quelques exemplaires de la Mérope italienne, dont un était sans doute destiné à la comtesse de Verteillac. Ce paquet, remis à Paris, par l’ambassadeur même, aux domestiques de Voltaire, tandis que celui-ci était à Versailles, s’égara probablement entre leurs mains. (Cl.)