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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome40.djvu/458

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Nota bene que si Luc était déconfit cette année, nous aurions la paix l’hiver prochain.

Mlle Vadé se recommande à Robin-mouton[1].

Mon divin ange, donnez des copies de ma lettre paternelle à Palissot[2]. Où est donc la difficulté de mettre trois étoiles au lieu de votre nom, de dire la personne à qui je me suis adressé, ou de mettre tout ce qui vous plaira ?

Mais revenons à l’Écossaise. Qui sont donc les malintentionnés qui prétendent que ce n’est pas une traduction, et qui veulent la mettre sous mon nom, pour la faire tomber ? Ah ! les méchantes gens !

Il y a encore des malvivants qui prétendent que je ne suis pas chez moi de mon bon gré[3], qui l’impriment, qui veulent le faire croire ; fi, que cela est vilain ! Il faut bien dire, bien soutenir qu’il ne tient qu’à moi d’aller rire à leur nez, à Paris ; mais que j’aime mille fois mieux rire où je suis ; il faut qu’ils sachent que je suis heureux, et qu’ils crèvent.

Il y a plus de deux mois qu’on m’a envoyé l’épigramme assez plate contre Fréron. Je joins à mon paquet les lettres originales de l’ami Palissot. Je vous prierai d’avoir la bonté de me les renvoyer.

J’ajoute, mon divin ange, que le commentateur de M. Alethof s’est trompé dans ses notes. Il faut mettre le 14[4] au lieu du 10, jour de l’anniversaire de Henri IV.

Mme Scaliger n’aurait pas fait cette faute. Je lui présente mes tendres respects, et me réjouis de sa santé ; et je vous aime encore plus que de coutume.

Un petit mot encore. Pourquoi changer le nom de Frelon ? Est-ce la faute de Hume s’il y a un cuistre dans Paris qui porte un nom, lequel a un rapport éloigné au mot de frelon ? De plus, songeons que, s’il est bon de rire, il est meilleur de rire aux dépens des méchants. Mais ce petit hypocrite de Joly de Fleury, ce petit ballon noir, gonflé de vapeurs puantes, aura son tour[5], si Dieu n’y met la main.

Vous a-t-on dit que cette grosse masse de chair fraîche, nommée le landgrave de Hesse, est en prison à Stade ?

  1. Le libraire Robin, mis en prison comme vendeur et distributeur de la Vision de Charles Palissot, en était sorti le 25 juin précédent.
  2. Lettre 4163.
  3. Voyez ci-après la lettre à lord Lyttelton, du mois de septembre 1760.
  4. Voyez les additions à l’une des Notes du Russe à Paris, tome X.
  5. Voyez, tome X, l’Épitre à Mlle Clairon, du 1er janvier 1761.