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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome41.djvu/141

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fait renaître, dans la partie du monde qu’il gouverne, les beaux jours du siècle d’Auguste, l’amour des arts et des vertus.

Lorsque j’ai demandé, monsieur, votre adresse à Mme la marquise des Ayvelles[1], à qui je dois sans doute vos sentiments, je me flattais de vous faire de plus longs remerciements. Ma mauvaise santé ne me permet pas une plus longue lettre ; mais elle ne dérobe rien aux sentiments d’estime et de reconnaissance[2], monsieur, de votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.

4397. — À MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA[3].

Madame, il faut donc que l’année 1761 recommence avec la guerre ! Il faut donc que toutes vos vertus, et toute la conciliation de votre esprit, ne puissent détourner ce fléau de votre voisinage et même de vos États ! Voilà donc les choses à peu près comme elles étaient dans le commencement de ces funestes troubles ! Il y a longtemps, madame, que je n’ai pris la liberté de mêler ma douleur à celle que Votre Altesse sérénissime ressent de tant de désastres. Les larmes qu’elle verse sur les malheurs de l’Allemagne sont d’autant plus belles que les désolations qui vous environnent ne vont point jusqu’à vous. Une princesse ne souffre guère personnellement ; mais une âme comme la vôtre souffre des peines d’autrui. J’ignore si l’interruption du commerce, attachée au fléau de la guerre, n’a point empêché le petit paquet qui contenait l’Histoire de Pierre 1er de parvenir jusqu’à Votre Altesse sérénissime.

    tome I, page 106. Elle y est sans date. Les éditeurs de Kehl l’ont datée du 1er septembre, et leur texte est ici différent :


    « … comme vous. Cela fait presque pardonner la protection qu’il a prodiguée à un malheureux tel que Fréron. Ce monarque est comme le soleil, qui luit également pour les colombes et pour les vipères. »

    Stanislas avait, en 1757, été parrain du fils de Fréron, qui a été membre de la Convention, (B.)

  1. Marie-Béatrix du Châtelet, mariée à Phil-Fr. d’Ambly des Ayvelles, en 1693. Voltaire avait sans doute connu, en Lorraine, cette parente de la marquise du Châtelet. (Cl.)
  2. Dans l’édition de Kehl on lit : « Avec lesquels j’ai l’honneur d’être, etc.

    Vous m’avez attendri, votre épître est charmante ;
            En philosophe vous pensez ;
    Lindane est dans vos vers plus belle et plus touchante,
            Et c’est vous qui l’embellissez. »

    Voyez dans les Poésies inédites, tome X, le n° 225.

  3. Éditeurs, Bavoux et François.