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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/126

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dans toutes les cours. J’aurais souhaité que vous eussiez pris le parti d’être ambassadeur : cela m’aurait du moins rapproché de Votre Excellence ; et, tout malade que je suis, j’aurais volé tôt ou tard pour avoir la consolation de vous voir. Je suis mortifié de n’avoir aucune nouvelle de M. de Soltikof depuis son départ : je l’aimais véritablement, et j’avais eu pour lui toutes les attentions qu’il mérite. Vous ne m’avez point dit, monsieur, si vous aviez reçu la lettre[1] que je vous avais adressée par monsieur le grand-maître d’artillerie ; il est triste d’avoir toujours à craindre que les paquets ne soient perdus. Je crois que le meilleur parti est d’écrire tout simplement par la poste. On doit savoir d’ailleurs que je ne vous parle point d’affaires d’État ; on ne fait point la guerre à la littérature. Adieu, monsieur ; j’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux et les plus tendres, etc.


4906. — À M. LE CONSEILLER LE BAULT[2].
Aux Délices, 24 mai 1762.

Il est arrivé, monsieur, huit tonneaux à Nyon ; ne pourriez-vous point avoir la bonté de me dire si le tonneau de Corton est de la bande ? J’ai fait rester ces huit tonneaux dans la cave du commissionnaire. Je vous supplie de vouloir bien me donner quelques instructions sur cette cargaison. Faudra-t-il laisser le vin en tonneau, faut-il le tirer en bouteilles ? Quand sera-t-il potable ? Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, quomodo, quando. Tout ce que je vous demande est très-désintéressé, car je ne boirai guère de votre bon vin, mais je boirai à la santé du parlement quand vous aurez accommodé toute cette malheureuse affaire.

Je présente mes respects à la propriétaire des neuf tonneaux, et à celui du dixième.

Pardonnez si je me sers d’une main étrangère, je suis encore bien faible.

Avec bien du respect votre très-humble obéissant serviteur[3].


Voltaire.
  1. Elle est perdue. (B.)
  2. Éditeur, de Mandat-Grancey. — Écrite par un secrétaire, signée par Voltaire.
  3. Cette dernière ligne est de la main de Voltaire.