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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/579

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ai plus. Celles qui se mettaient à la fenêtre ne s’y mettent plus, les mouleuses cessent de moudre ; l’amandier fleurit, la corde d’argent est cassée sur la fontaine[1]. Adieu les tragédies.


5406. — À M. DE CHENEVIÈRES[2].
11 septembre.

Je suis toujours en train de perdre la vue, mon cher ami. Je sais que les aveugles peuvent dicter ; mais c’est la moitié du plaisir de perdu. Vos lettres m’en font toujours un bien sensible. Vous allez quelquefois à Paris, puisque vous me parlez de spectacles ; c’est à vous à m’instruire des nouvelles de littérature. Pour moi, je ne pourrais vous parler que de prés, de bois et de montagnes, et cela n’est agréable que dans Virgile.

Ma nièce vous fait mille compliments ; elle mène une vie assez douce avec la petite famille que nous nous sommes faite. La nièce de Corneille et son mari dansent autour de nous toute la journée, pendant que j’achève l’édition de leur oncle.


5407. — À M. DAMILAVILLE.
13 septembre.

J’abuse des bontés de mon cher frère, mais je sais qu’elles sont inépuisables. Il trouvera dans ce paquet un arrêt du conseil qui a déjà jugé notre procès en notre faveur. Je l’accompagne d’une lettre[3] que j’écris à M. Mariette. Je supplie mon cher frère de la lire ; ce n’est pas un ouvrage bien philosophique, mais il est accoutumé à mêler les affaires aux belles-lettres. Il n’y a que les sots qui prétendent que les lettres et les affaires sont incompatibles. J’embrasse cordialement et philosophiquement mon frère. Écr. l’inf…


5408. — À M. DAMILAVILLE.
15 septembre.

Autre mémoire, mon très-cher frère, je ne finis point ; mais enfin une dîme, étant un double vingtième, a quelque rapport à votre ministère.

  1. Voyez la note 4 de la page 565.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Elle est perdue.