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Page:Voltaire - Idées républicaines, augmentées de remarques, éd. Needham, 1766.djvu/62

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d’Eſiongaber en Afrique, & ſur les chimériques voyages depuis la mer rouge juſqu’à celle de Bayonne, ſur les richeſſes encore plus chimériques de Sofala ? Quel rapport avoient toutes ces digreſſions erronées avec l’Eſprit des Loix ? Je m’attendois à voir comment les Décrétales changerent toute la juriſprudence de l’ancien Code Romain, par quelles loix Charlemagne gouverna ſon Empire, & par quelle anarchie le gouvernement féodal le bouleverſa ; par quel art & par quelle audace Grégoire VII. & ſes ſucceſſeurs écraſerent les loix des Royaumes & des grands fiefs ſous l’anneau du pécheur & par quelles ſecouſ-

n’a pas faite, & à tomber ſoi-même dans le vice d’une critique erronnée ; Salomon n’avoit pas pluſieurs flottes, mais il en avoit une qu’il fit équiper à Aziongaber, port avantageux ſur les bords de la Mer rouge du tems d’Hiram Roi de Tyr. Elle fit le voiage d’Ophir, & en revint chargée d’or[1]. Que l’on place Ophir en Eſpagne, en Arménie ; qu’on en faſſe une Iſle, ou une Ville de terre-ferme. Qu’Ophir ſoit aujourd’hui Sophala Ville maritime d’Afrique, ainſi que le prétend le ſavant Huet, ou quelqu’autre port, c’eſt une matiere de critique dans laquelle par modeſtie l’Auteur pouvoit ne pas entrer.

Après une tirade contre les flottes, de Salomon, l’on ne s’attendoit pas à une fine ſaillie au ſujet des décrets des Papes. La chûte

  1. L. 3. des R. chap. 9.