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Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/4

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on le trouve clerc dans une étude d’avoué, puis commis au greffe et à la conservation des hypothèques.

Ingrates et fastidieuses besognes qui furent, en sa jeunesse, « l’autre métier » de cet écrivain né, car, après ses journées d’écritures, il fréquentait régulièrement la bibliothèque de Châteaudun et y faisait par sa curiosité et son ardeur au travail l’édification des bibliothécaires. L’un d’eux, le vénérable abbé Sonazay, lorsqu’en 1852 le jeune homme lui annonça son intention de se rendre à Paris, ne se tint pas de consigner sur le registre de prêts le souvenir de ce lecteur modèle et le fit en ces termes :

« Le laborieux M. Lucas va vivre à Paris. Il mérite réussir. Jeune homme de Lanneray formé par lui-même. »

Un goût naturel portait ce jeune homme vers l’histoire. Les ouvrages qu’il consultait le plus volontiers étaient des livres d’érudition et on avait déjà remarqué son penchant pour l’écriture jaunie des vieux grimoires, mais, poète aussi, à ses heures il versifiait et tournait également l’ode patriotique, l’élégie, l’épigramme et l’apologue rimé.

Veut-on un échantillon de son talent poétique ? Voici, entre autres, une pièce inédite écrite au bureau des hypothèques de Châteaudun en 1846 :


LES ANNONCES


(fable)


Par un beau jour d’été, quelques petits enfants
Avaient, pour s’amuser, lancés (sic) des cerfs-volants.
Un quidam en vit un au-dessus de sa tête.
« Ô mon Dieu ! s’écrit-il, ô mon Dieu, quelle bête !