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Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/5

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C’est un aigle, bien sûr, qui plane dans les airs. »
De notre homme aussitôt l’esprit est à l’envers ;
Il ne se croyait pas l’objet d’une bévue…
« Voyez donc, voyez donc ! Il tient une tortue ?
Ô Jésus ! Il descend ; sauvons-nous du danger,
Fuyons vite, fuyons ! » — Le vent vint à changer,
Le cerf-volant s’abat, l’homme voit sa méprise
Et tout bas en lui-même il rit de sa bêtise.


morale


Qu’il en est parmi vous, Messieurs les gens d’esprit,
À qui l’on pourrait bien appliquer ce récit.
Les objets vus de loin paraissent quelque chose ;
Un ouvrage annoncé souvent nous en impose :
Le lit-on avec soin, il perd tout son éclat,
Car bientôt on se dit : Ô mon Dieu, que c’est plat !


Vrain Lucas comprit heureusement que la poésie n’était point son fait, et amoureux de Clio, partit donc la courtiser à Paris. Il avait son plan : grâce à certains appuis. auprès de l’Administrateur de la Bibliothèque impériale, se faire admettre comme officiant dans le temple de la rue de Richelieu.

Mais la première condition pour être nommé bibliothécaire était d’avoir son baccalauréat. Grosse déception : Vrain Lucas dut aussitôt renoncer à son rêve. Il ne put même pas entrer dans une librairie, malgré la recommandation d’un professeur du lycée de Chartres, M. Roux, amateur d’autographes qui le tenait en affection.

Un hasard lui fit rencontrer le directeur d’un cabinet généalogique, le cabinet Courtois-Letellier, et il parvint