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Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/92

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ami, m’escrire chaque fois que vous en trouverez l’occasion. C’est vous dire assez combien vos lettres me sont agréables.

Je suis comme toujours votre bien affectionné,

Pascal.
V


[À Newton]


Ce 20 mars 1659.

Je vous avois déjà dit, Monsieur, que j’avois abandonné mes anciens travaux scientifiques pour me livrer à d’autres études. Mais le désir que vous me témoignez de connaître mon sentiment sur feu Monsieur Descartes et l’hommage que j’aime lui rendre, parce qu’il a agité le flambeau du génie dans l’abîme de la science et qu’il en a éclairé les profondeurs, me fera quitter de temps à autre mes nouvelles estudes pour reprendre les anciennes. C’est vous prouver combien je tiens à vous être agréable. Je fixeray d’abord vos regards sur les travaux et les découvertes de ce grand génie ; ensuite je vous les feray porter sur sa morale qui a le rare avantage d’avoir été confirmée par l’exemple de sa vie.

Avant Descartes, les ténèbres étoient répandues sur la face de l’Europe ; les hommes, aveugles adorateurs