ami, m’escrire chaque fois que vous en trouverez l’occasion. C’est vous dire assez combien vos lettres me sont agréables.
Je suis comme toujours votre bien affectionné,
Je vous avois déjà dit, Monsieur, que j’avois abandonné mes anciens travaux scientifiques pour me livrer à d’autres études. Mais le désir que vous me témoignez de connaître mon sentiment sur feu Monsieur Descartes et l’hommage que j’aime lui rendre, parce qu’il a agité le flambeau du génie dans l’abîme de la science et qu’il en a éclairé les profondeurs, me fera quitter de temps à autre mes nouvelles estudes pour reprendre les anciennes. C’est vous prouver combien je tiens à vous être agréable. Je fixeray d’abord vos regards sur les travaux et les découvertes de ce grand génie ; ensuite je vous les feray porter sur sa morale qui a le rare avantage d’avoir été confirmée par l’exemple de sa vie.
Avant Descartes, les ténèbres étoient répandues sur la face de l’Europe ; les hommes, aveugles adorateurs