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Page:Wagner - Tristan et Yseult, 1886, trad. Wilder.djvu/63

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ACTE TROISIÈME


KOURWENAL,
secouant tristement la tête.

Qu’il rouvre les yeux, — sort fatal ! —
La mort bientôt viendra les clore,
Si le seul médecin qui puisse le guérir,
Hélas, ne vient nous secourir. —
N’as-tu pas vu de voile sur les ondes ?

LE BERGER.

J’aurais joué la plus folle des rondes
Ainsi qu’il était convenu —
Or ça, mon camarade, à notre sire
Qu’est-il donc advenu ?

KOURWENAL.

Ah ! n’interroge pas, je ne puis rien te dire ;
Mais veille bien ; si tu vois un navire,
Dis-nous le plus gai de tes airs.

LE BERGER,
mettant la main sur son front pour regarder au loin.

Les flots sont vicies et déserts.

Il embouche son chalumeau et s’éloigne.


TRISTAN,
sans bouger et d’une voix sourde.

Quel est ce vieux refrain qui citante à mon oreille ?

Il ouvre les yeux et tourne légèrement la tête.


KOURWENAL,

très ému.

Qu’entends-je ?

TRISTAN.

Qu’entends-je ? Où suis-je ?