Aller au contenu

Page:Wagner - Tristan et Yseult, 1886, trad. Wilder.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
59
ACTE TROISIÈME


KOURWENAL.

Qu’entends-je ? Où suis-je ? Ciel ! il respire, il s’éveille.
Maître ! maître ! Tristan, mon héros glorieux !

TRISTAN.

Qui m’appelle ?

KOURWENAL.

Qui m’appelle ? Ô surprise ! Ô miracle ! Ô prodige !
Il vit, il parle, il a rouvert enfin les yeux !

TRISTAN.

Kourwenal, toi ? D’où viens-je ? — où suis-je ?

KOURWENAL.

Où nous sommes ? Chez nous, dans ton pays natal ;
À Caréol, cher maître !
N’as-tu pas reconnu ton manoir féodal ?

TRISTAN.

Mon manoir, as-tu dit ?

KOURWENAL.

Mon manoir, as-tu dit ? Celui qui t’a vu naître.

TRISTAN.

Quel est cet air champêtre ?

KOURWENAL.

Le chant plaintif du chalumeau
D’un pâtre, qui surveille ton troupeau
Et qui le mène paître.