Aller au contenu

Page:Wagner - Tristan et Yseult, 1886, trad. Wilder.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
ACTE TROISIÈME


TRISTAN.

Mais, quel est ce pâtre ?

KOURWENAL.

Mais, quel est ce pâtre ? Le tien
Sans doute ! Tout ici, tout t’appartient. —
Des biens que tu laissas, loyal dépositaire,
Ton peuple entier a pris les soins en main,
Depuis le jour, où son Seigneur, quittant sa terre,
Alla chercher fortune en un pays lointain.

TRISTAN.

En quel pays ?

KOURWENAL.

En quel pays ? Eh mais, en Cornouaille ! —
Là Tristan conquit, dans mainte et mainte bataille,
La gloire et l’éclat de son nom.

TRISTAN.

Suis-je en Cornouaille ?

KOURWENAL.

Suis-je en Cornouaille ? Eh non !
À Caréol, Messire !

TRISTAN.

Comment suis-je venu ?

KOURWENAL.

Comment suis-je venu ? Ma foi, pas à cheval.
Un brave et bon navire
T’a fait traverser le chenal ;