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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/235

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Caïn témoigne comme Abel, Judas comme le Christ. Mais les uns désirent témoigner, et les autres témoignent comme par un malentendu.

Comme le Christ, nous avons tous été envoyés en ce monde pour témoigner pour la vérité ; et quoi que nous fassions, nous témoignerons.

Quand on a compris cela, on ne peut plus avoir peur de désobéir à Dieu.

Pourtant cette angoisse demeure dans une partie de l’âme.

Joie d’être certain qu’en tout cas, inconditionnellement, même malgré soi, on obéira à Dieu, puisque tout lui obéit. Si notre âme ne consent pas à Lui obéir, notre chair y consentira ; et notre obéissance sera alors conformité aux lois de la mécanique.

Celui qui consent à obéir à Dieu, l’esprit en lui obéit, c’est-à-dire est soumis aux lois des phénomènes spirituels ; le reste de l’être, par un mécanisme que nous ignorons, s’adapte à l’esprit autant qu’il faut pour que ces lois jouent. Celui qui ne consent pas à obéir à Dieu, en lui il n’y a pas d’esprit. L’âme charnelle et la chair qui sont tout son être obéissent, c’est-à-dire sont soumis aux lois mécaniques.

Le diable même a voulu, mais n’a pas pu désobéir.


Deux vérités inconditionnelles, auxquelles ni mes crimes ni mes malheurs n’ont pu, ne peuvent, ne pourront jamais porter aucune atteinte.

Le Bien est réel.

L’univers entier et toutes ses parties, parmi lesquelles moi-même, obéissent parfaitement et exclusivement au Bien.

Dieu est notre seul débiteur ; car nulle créature ne peut nous faire du mal ou nous priver d’un bien sans son autorisation. Lui remettre sa dette, c’est reconnaître que perpétuellement il nous donne tout le bien que nous consentons à recevoir.

Le grand crime de Dieu envers nous, c’est de nous avoir créés ; c’est que nous existions. Notre grand crime envers Dieu, c’est notre existence. Quand nous pardon-