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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/264

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lusion ; le germe du Christ déposé par Dieu dans notre âme se nourrit d’elle ; quand il est assez développé, il brise l’âme, la fait éclater, et entre en contact avec la réalité. C’est l’Amour dans le microcosme. Celui du macrocosme, une fois que ses ailes d’or ont poussé, brise l’œuf du monde et passe de l’autre côté du ciel.

Ces symboles devraient être racontés et expliqués aux fermières qui élèvent des poules.

Le baptême est un geste de magie sympathique. Comme ceux qui versent quelques gouttes d’eau pour qu’il pleuve ; on réalise le simulacre de la seconde naissance en vue d’une seconde naissance véritable.

Passer par le baptême avec la croyance que la seconde naissance en résultera, c’est témoigner qu’on la désire vraiment ; dès lors on doit la recevoir.

Faire passer un enfant par le baptême, c’est témoigner qu’on désire la seconde naissance pour lui. Dès lors on doit l’aider à y parvenir.

Ces effets se produisent seulement si on pense vraiment à la seconde naissance et si on croit vraiment à l’efficacité du sacrement.

Une forme extérieure, quelle qu’elle soit, que l’on croit efficace par elle-même, comme forme, permet seule à l’âme d’exercer sur elle-même une action aussi réelle sur le plan spirituel que sur le plan des obligations. Le corps est l’intermédiaire indispensable à travers lequel l’Âme exerce sur l’âme une action réelle. On me confie en dépôt une grosse somme d’argent. Je la voudrais pour moi. On me la réclame. Je la voudrais toujours pour moi ; mais mon corps se rend avec elle à l’endroit convenu, l’y dépose, et revient sans elle. Au bout de quelque temps, je l’oublie. Mon âme en est détachée.

Je peux pousser mon corps dans le bien plus loin que ne se trouve l’âme ; il entraîne alors l’âme.

Sur le plan des obligations, cette opération se produit continuellement ; toute autre manière de procéder est imaginaire.

Sur le plan spirituel, cette opération n’est possible que si on a la certitude que telle forme sensible possède une