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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/325

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contenue dans le germe, l’énergie rayonnante contenue dans la lumière.

Notre science ne connaît que les deux premières.

Les deux dernières sont-elles identiques ? L’antiquité semble les avoir identifiées.


L’Esprit — ou souffle igné, πνεῦμα — fait vivre. Les anciens (pythagoriciens, stoïciens) définissaient la semence du mâle, dans la génération, comme un πνεῦμα.

Le partage établi au début de la Genèse, réservant l’herbe, les tiges, les feuilles, aux animaux, et les graines et fruits — c’est-à-dire les germes, les semences — aux hommes est l’image de l’opposition entre les deux destinées, celle des animaux, qui est charnelle, celle des hommes, qui est spirituelle.

Ce symbolisme est peut-être l’origine de l’agriculture, et surtout de la création, par sélection, du blé et de la vigne.

Il faut bien qu’il y eût quelque chose de ce genre, si l’on songe à l’épi d’Éleusis, à celui d’Astreia, la Vierge, dans les cieux, à Dionysos, au pain et au vin de Melchisédec.

Le pain est fait entièrement avec des semences. Non avec de la vie, mais avec du principe donneur de vie. De même le vin et les raisins. (Il y a effectivement une analogie chimique entre l’alcool et les hormones sexuelles.)

La chair du Christ et son sang étaient faits de substance non pas vivante, mais donneuse de vie.

« Le πνεῦμα est ce qui fait vivant, la chair n’est d’aucune utilité. »

« Les mots que je viens de vous dire sont de l’esprit et de la vie. »

« Moi, je suis le pain qui vit, celui qui du ciel est descendu ; celui qui mange de ce pain, il vivra tour jours ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. »

La chair devient pain par le sacrifice.


Les femmes des peuplades d’Australie pratiquent la cueillette des graines des herbes à graines. On peut à