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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/332

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Dieu est l’unique bien. Tous les biens enfermés dans les choses ont leur équivalent en Dieu. Dieu est l’unique mesure de valeur.


Cet univers est un piège à capturer les âmes pour les livrer avec leur consentement à Dieu.

C’est le modèle éternel du châtiment.


L’amour réel veut avoir un objet réel, et en connaître la vérité, et l’aimer dans sa vérité, tel qu’il est.

Il ne faut pas parler d’amour de la vérité, mais d’un esprit de vérité dans l’amour. Il est toujours présent dans l’amour réel et pur.

L’Esprit de vérité — le souffle igné de vérité, l’énergie de vérité — est en même temps l’Amour.

Il y a un autre amour menteur.

On ne peut aimer ici-bas que les hommes et l’univers, c’est-à-dire la justice et la beauté. Par suite la vérité est une qualification du juste et du beau.

Πνεῦμα, le souffle igné. C’est l’énergie suscitée par l’amour. Combien alors merveilleusement ce mot s’applique à la fois à la semence génitale dans l’amour charnel et à la production du bien par l’amour entre Dieu et une âme humaine !

Le yoga respiratoire authentique repose sûrement sur la conception du πνεῦμα. C’est lui qu’on nomme souffle vital. Mais en quoi exactement consiste la relation entre cette conception et la respiration ? Πνεῦμα aussi indique un rapport à la respiration. La respiration est une combustion. Un cierge est l’image d’une vie humaine. Cela a toujours été connu.

Héraclite ne parlait que du feu. πνεῦμα n’apparaît qu’avec les Stoïciens. C’est peut-être que le yoga avait pénétré d’Inde en Grèce après Alexandre ? Mais les Pythagoriciens ne pensaient-ils pas, d’après Diogène Laërce, que la semence génitale est un Πνεῦμα ?

Un cierge est l’image d’un être humain qui à tout instant offre à Dieu la combustion intérieure, l’usure intérieure de tous les instants que constitue la vie végétative.