Aller au contenu

Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/68

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

c’est le passage du temps dans l’éternel par l’intermédiaire du perpétuel.

accepter une souffrance ou une privation perpétuelle est la porte de l’éternité ; une joie perpétuelle aussi mais c’est plus difficile. La souffrance après une certaine durée est par elle-même colorée de perpétuité.

accepter le temps — la partie de l’âme qui accepte est soustraite au temps.

par la descente de ce qui appartient au bas, ce qui appartient au haut est élevé.

nous n’avons pas le pouvoir d’élever. Nous n’avons

que le pouvoir d’abaisser. C’est pourquoi s’abaisser est la seule ascension.


Le panthéisme n’est vrai que pour les saints parvenus à l’état de perfection.

Il n’y a pas de vérité des états inférieurs, car ils enferment l’erreur. C’est pourquoi il n’y a pas de vérité du mal, sinon sous la forme d’un être parfait qui souffre.

Ainsi être lavé du péché et ensuite souffrir, c’est la condition pour parvenir à la vérité. La Croix est la route.


Le bras étendu est moyenne proportionnelle entre la tête et le corps — si l’homme est un peu élevé au-dessus de terre. (et dans les statues grecques ? chercher le canon).

Tout ce qui est ici-bas est conditionnel.

L’acceptation en nous est seule inconditionnelle.

N’importe quoi enferme l’infini.

Là encore, la mathématique contient une image de la méthode de rédemption.

Accepter n’importe quoi, non pas faire n’importe quoi. N’importe quoi, comme complément de faire n’est pas infini. Ce qui transporte le faire dans l’infini, c’est au contraire la limitation. Ne jamais… Le tabou.

Mais le tabou perd sa vertu s’il est conditionné par une récompense et un châtiment.

Si le tabou est pure obéissance, faire devient une forme de l’acceptation. Cela est nécessaire pour que l’accepta-