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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/91

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L’âme qui est hors de la justice — hors de la foi — se ment.

Dire je, c’est mentir.

Seigneur, je ne suis rien que de l’erreur. L’erreur n’est rien que du néant. Seigneur que mon Âme toute entière sache cela, et toutes les parties de mon âme, et mon corps lui-même.

Que mon âme soit seulement au corps et à Dieu ce qu’est ce porte-plume à ma main et au papier — un intermédiaire.

Le Christ a montré qu’une âme humaine, une personne humaine peut n’être que cela.

Elle est alors la même chose que celle des Personnes divines qui est engendrée, est connue, est aimée et aime en. retour, est commandée et obéit.

Quand un homme a atteint cet état, le Christ est lui.

Mais peut-être que les plus grands saints ne l’atteignent qu’à l’agonie, pour un instant ?

Ou bien un très, très petit nombre l’atteint auparavant ?

Le Christ a été ainsi en naissant. Et pourtant il n’a été achevé que sur la croix.


On dit que les fous (ceux d’un certain type) sont logiques à l’excès.

Pour un motif analogue, les mystiques authentiques doivent l’être aussi.

Est-ce un critérium ?

Platon — saint Jean de la Croix. —


La foi n’est pas un contact avec Dieu, sans quoi elle ne serait pas nommée une nuit, un voile, Elle est la soumission des parties qui n’ont pas contact avec Dieu à celle qui a contact.

Les spéculations qu’il est légitime de condamner comme hérétiques sont celles qui diminuent la réalité des choses divines en voilant sous une apparence de conciliation les contradictions qui en constituent le mystère,

Par exemple, faire du Fils un être seulement à demi