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Page:Weil - La Pesanteur et la Grâce, 1948.djvu/106

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dant par rapport aux biens qu’il relie et c’est un reflet du bien absolu.

Déjà la raison discursive (l’intelligence des rapports) aide à dissoudre les idolâtries en considérant les biens et les maux comme limités, mélangés et versant les uns dans les autres.

Reconnaître le point où le bien passe dans le mal : en tant que, dans la mesure où, à l’égard de, etc.

Aller plus loin que la règle de trois.

Il s’agit, toujours, d’un rapport avec le temps. Perdre l’illusion de la possession du temps. S’incarner.

L’homme doit faire l’acte de s’incarner, car il est désincarné par l’imagination. Ce qui procède en nous de Satan, c’est l’imagination.

Remède contre l’amour imaginaire. Accorder à Dieu en soi le strict minimum, ce qu’on ne peut absolument pas lui refuser — et désirer qu’un jour et le plus tôt possible ce strict minimum devienne tout.

Transposition : croire qu’on s’élève parce qu’en gardant les mêmes bas penchants (exemple : désir de l’emporter sur autrui) on leur a donné des objets élevés.

On s’élèverait au contraire en attachant à des objets bas des penchants élevés.

Il y a des prodiges dans toutes les passions. Un joueur est capable de veiller et de jeûner