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Page:Weil - La Source grecque, 1953.djvu/171

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toire du christianisme. Saint Augustin a suivi la première et Saint Thomas la seconde.]


Περὶ δὲ φύσιος καὶ ἁρμονίας ὧδε ἔχει· ἡ μὲν ἐστὼ τῶν πραγμάτων ἀίδιος οὐσία καὶ αὐτὴ μὲν ἡ φύσις θείαν γε καὶ οὐκ ἀνθρωπίνην ἐνδέχεται γνῶσιν πλάον γε ἢ ὅτι οὐχ οἷον τ᾽ ἦν οὐθὲν τῶν ἐόντων καὶ γιγνωσκόμενον ὑφ’ ἡμῶν γε γενέσθαι μὴ ὑπαρχούσας τᾶς οὐσίας τῶν πραγμάτων, ἐξ ὧν συνέστα ὁ κόσμος, καὶ τῶν περαινόντων καὶ τῶν ἀπείρων. Ἐπεὶ δὲ ταὶ ἀρχαὶ ὑπᾶρχον οὐχ ὁμοῖαι οῦδ’ ὁμόφυλοι οὖσαι, ἤδη ἀδύνατον ἦς κα αὐταῖς κοσμηθῆναι, εἰ μὴ ἁρμονία ἐπεγένετο ᾡτινιῶν ἥδε τρόπω ἐγένετο, τὰ μὲν οὖν ὁμοῖα καὶ ὁμόφυλα ἁρμονίας οὐδὲν ἐπεδέοντο, τὰ δὲ ἀνόμοια μηδε ὁμόφυλα μηδὲ ἰσοταγῆ ἀνάγκη τῇ τοιαύτη ἁρμονία συγκεκλεῖσθαι, οἵῃ μέλλουσι ἐν κόσμῳ κατέχεσθαι.


« À l’égard de la nature et de l’harmonie, voici ce qu’il en est.

Ce qui constitue l’essence éternelle des choses et la nature en soi, c’est là l’objet d’une connaissance divine et non humaine ; excepté ceci : Il ne serait pas possible que rien de ce qui existe fût connu de nous, s’il n’y avait au principe l’essence des choses dont est constitué l’ordre du monde, à la fois la réalité qui détermine et la réalité indéterminée. Dès lors qu’au principe se trouvent des principes dissemblables et d’espèce différente, il serait impossible qu’il y eût à partir d’eux un ordre du monde, si l’harmonie ne s’y joignait, de quelque manière qu’elle soit produite. Les choses semblables et de même espèce n’ont nullement besoin d’harmonie. Celles qui ne sont ni semblables, ni de même espèce, ni de même rang, il est nécessaire qu’elles soient tenues sous clef par une harmonie susceptible de les enfermer dans un ordre du monde[1]. »

Texte obscur, mais merveilleux. Cf. la parole du Christ : « Je suis la porte[2] » ; et Saint Paul : « À travers lui toutes choses ont été réconciliées en lui ; il a établi dans la paix au moyen du sang de sa croix aussi bien

  1. Diels, I, 408-409, fr. 6.
  2. Jean, x,7 et 9.