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Page:Weil - La Source grecque, 1953.djvu/51

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ZEUS ET PROMÉTHÉE

V. 160-183


Ζεύς, ὅστις ποτ᾽ ἐστίν, εἰ τόδ᾽ αὐτῷ φίλον κεκλημένῳ, τοῦτό νιν προσεννέπω.


Zeus, qui qu’il puisse être, si sous ce nom il lui plaît d’être invoqué,
Sous ce nom je l’appelle.
Je n’ai rien que je puisse comparer après avoir tout soupesé,
sinon Zeus, si le vain poids du souci
par moi doit être rejeté réellement.
Ni celui qui autrefois était grand, débordant d’audace conquérante,
et on ne dira même pas qu’il a été,
ni celui qui est venu ensuite et a disparu en trouvant son vainqueur.
Zeus, quiconque, la pensée tournée vers lui, criera sa gloire,
celui-là recevra la plénitude de la sagesse.

La sagesse, il en a ouvert la voie pour les mortels,
en posant comme loi souveraine : « Par la souffrance la connaissance. »
Elle coule goutte à goutte dans le sommeil, auprès du cœur,
la peine de la mémoire douloureuse ; et même sans qu’on le veuille vient la sagesse.
De la part des dieux, c’est une grâce violente,
eux qui sont assis au gouvernail céleste.