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Page:Weil - La Source grecque, 1953.djvu/79

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Et ils te permettront de boire à la source divine,
et alors parmi tous les héros, tu règneras[1].


Cette Mémoire est la même qui est le principe de la réminiscence platonicienne et de la « mémoire douloureuse »[2] d’Eschyle. C’est la connaissance des choses divines. Le cyprès blanc a peut-être des rapports avec l’Arbre de la science du bien et du mal, qui, d’après la « Queste du saint Graal », était entièrement blanc.

Ce texte contient déjà une partie de la spiritualité grecque telle qu’on la trouve dans Platon. Il contient beaucoup de choses. Que nous sommes enfants du Ciel, c’est-à-dire de Dieu. Que la vie terrestre est un oubli. Ici-bas nous sommes dans l’oubli de la vérité transcendante et surnaturelle. Puis que la condition du salut est la soif. Il faut avoir soif de cette vérité oubliée jusqu’à sentir que la soif nous tue. Enfin que la soif est comblée à coup sûr. Si nous avons suffisamment soif de cette eau, et si nous savons qu’il nous appartient d’en boire en tant qu’enfants de Dieu, elle nous sera accordée.

Pythagoriciens. Centre de la civilisation grecque. On n’en sait presque rien, sinon par Platon.

Fragments d’Héraclite, Λόγος, Zeus, feu éternel, fragment de Cléanthe.

Hippolyte d’Euripide : chasteté absolue en vue d’un commerce d’amitié mystique avec la divinité.


Platon. Savoir deux choses à son sujet.

1o Ce n’est pas un homme qui a trouvé une doctrine philosophique. Contrairement à tous les autres philosophes (sans exception, je crois), il répète constamment qu’il n’a rien inventé, qu’il ne fait que suivre une tradition, que parfois il nomme et parfois non. Il faut le croire sur parole.

Il s’inspire tantôt de philosophes antérieurs dont nous possédons des fragments et dont il a assimilé

  1. Diels, 5e éd. I, p. 15.
  2. Agamemnon, 180.