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Page:Weil - Sur la science, 1966.djvu/195

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RÉFLEXIONS À PROPOS
DE LA THÉORIE DES QUANTA[1]


Deux notions ont mis un abîme entre ce que l’on entendait par science depuis la Grèce antique et ce que l’on entend aujourd’hui sous ce nom ; ces notions sont celles de relativité et de quanta. La première a fait beaucoup de bruit dans le grand public ; le nom de la seconde y est à peine connu. Toutes deux datent du début de ce siècle, et furent subversives de la même manière, à savoir en introduisant dans la science une contradiction acceptée et affirmée.

En ce qui concerne la relativité, il ne s’agit pas ici de la relativité généralisée, qui consiste à étendre à tous les mouvements possibles la notion de relativité que la mécanique classique n’appliquait qu’aux mouvements rectilignes et uniformes ; idée certainement propre au moins à fournir des thèmes de réflexion extrêmement féconds. Il s’agit de la relativité restreinte, fort mal nommée, car elle n’a guère de rapport avec la notion de relativité du mouvement. C’est une théorie fort simple dès qu’on

  1. Max Planck, Initiations à la physique. Flammarion, 1941. On ne peut s’empêcher de signaler ici certaines négligences dans l’édition : aucune date n’est indiquée, et les formules algébriques mises en note sont pleines de fautes d’impression. (Note de S. W.)