Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/72

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avec qui je me suis trouvé en relations s’enveloppaient le cou de foulards pour dissimuler l’absence de linge.

Gorki, lui-même, ne possède qu’un costume.

Au cours d’une réunion de littérateurs, à Petrograd, M. Amphiteatroff, l’écrivain bien connu, m’adressa un long discours en termes amers. Il partageait une erreur commune à tous ses compatriotes vis-à-vis des étrangers qui visitent la Russie : il me croyait à ce point aveugle et inintelligent que je dusse, forcément, m’en laisser imposer quant aux conditions vraies de la vie actuelle en Russie.

Il eût voulu que tous les assistants se dépouillassent de leurs vêtements de dessus, encore assez convenables, pour me montrer les haillons pitoyables qu’ils recouvraient.

Paroles pénibles à entendre et, en ce qui me concerne, bien inutiles. Mais je cite le fait pour mieux faire ressortir la misère générale.

La population si pauvrement vêtue de cette ville désorganisée à tous égards, est,