Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/74

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Je ne sais jusqu’à quel point ces détails décousus, jetés sur le papier au hasard de mes souvenirs, suffiront à donner au lecteur une idée de la vie quotidienne dans le Petrograd d’aujourd’hui.

À Moscou, où la population est plus dense, le manque de combustible se fait, dit-on, encore plus sentir ; mais, à la surface tout au moins, l’aspect général de la ville est loin d’être aussi attristant qu’à Petrograd.

Tout ce dont je viens de parler, nous l’avons vu en octobre, par un temps exceptionnel, beau et chaud pour la saison.

Mais un jour, un frisson passa soudain. Les feuilles jaunies s’envolèrent en tourbillons, chassées par un essaim de flocons de neige.

C’était le premier souffle de l’hiver.

Chacun grelottait, regardait au dehors, à travers les doubles fenêtres hermétiquement closes… déjà, et se prenait à parler des souffrances endurées l’année précédente.

Puis toute la bonne tiédeur d’un bel au-