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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/108

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INITIATION MUSICALE

Beethoven, le grand architecte, n’eût pas fait mieux. Quant au Te Deum, il est construit comme le sont nos cathédrales : deux tours encadrant un portique. À qui viendrait l’idée de jeter bas l’une des deux ?

Faut-il rappeler les grands Papes qui ont particulièrement favorisé le développement de la mélopée religieuse : saint Grégoire, Serge Ier, Grégoire II, Adrien Ier, Serge II, Léon IV, Léon IX ?…

Un roi de France ? Robert le Pieux qui dirigeait volontiers le chœur de Saint-Denys avec son sceptre comme bâton de mesure.

Les grands évêques ? saint Ambroise, saint Augustin, saint Hilaire de Poitiers.

Nous n’avons malheureusement que la partie littéraire du traité de l’évêque d’Hippone ; la partie musicale, qu’il se projetait d’écrire et qui eût été d’un prix inestimable pour nous, n’existe pas.

Les théoriciens, écrivains, poètes ?

L’évêque de Mayence, Maur, contemporain de Charlemagne, Aurélien, Hucbald, René d’Auxerre, Abélard, Adam de Saint-Victor, etc., et plus tard, successeurs des Ambroise et des Augustin, Thomas d’Aquin, Thomas de Celano.

À quelles époques attribuer les cantilènes les plus populaires ?

Au xe siècle, le Libera de l’office des morts (sauf le Dies iræ certainement postérieur). Au xie siècle, le Victimæ Paschali, l’Inviolata, le Salve Regina. Au xiiie siècle, l’Ave verum, le Veni Sancte Spiritus, le Lauda Sion (que je crois de dix siècles plus vieux). Au xive siècle, le Stabat (qui me semble de deux siècles plus jeune).

Est-il vrai que les croisés de Godefroy de Bouillon, cheminant vers Constantinople, chantaient

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