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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/109

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LES ORIGINES DE LA MUSIQUE

et rechantaient les quatre-vingt strophes d’une complainte, devenue plus tard l’Ave Maris Stella ?

N’oublions pas que la musique de la plupart de ces mélopées est de beaucoup plus ancienne que les paroles. Aux textes païens plus ou moins antiques, ont été substitués, le plus souvent, des versets de l’Écriture.

Homophone de Sophocle à Guy d’Arezzo, polyphone avec Josquin des Prés, Jannequin, Goudimel, Roland de Lassus, Vittoria, Palestrina, l’esprit antique disparaît tout à coup devant une tonalité nouvelle, l’unification des modes, la symphonie, mais il se retranche dans l’église, où il est de notre devoir de le défendre, car il reste à la base de notre enseignement musical, comme est le latin pour le français.

Ancien ou moderne, depuis que le monde est monde, le chant appartient aux musiciens, et particulièrement le Plain-Chant.

C’est ce que comprenait si bien le vénérable et vénéré Pontife, musicien lui-même, auteur du Motu proprio : « Qu’ai-je voulu ? me disait Pie X. Séparer la musique d’église de la musique de théâtre, et mettre un peu d’ordre dans le chant ecclésiastique. » (15 novembre 1909.) Et il se plaignait du sectarisme des idées qu’on lui prêtait, du désordre anarchique de ces congrès qui se multipliaient en raison directe de leur inutilité : « On ne m’écoute point, » concluait-il assez tristement…

L’évolution de la musique à travers les siècles. ↔ Avant de pénétrer le monde nouveau de la polyphonie orchestrale, de la symphonie, du chant avec orchestre, du théâtre, jetons un dernier regard sur le passé.

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